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19 June 2024
Nouvelle-Zélande - La résilience aux catastrophes et les réponses adaptées atténuent l'impact du cyclone Gabrielle
En 2023, la Nouvelle-Zélande a enregistré 14 000 déplacements internes, le chiffre le plus élevé depuis 2010. Le cyclone Gabrielle, une tempête de catégorie 3, en a provoqué 11 000 lorsqu'il a frappé l'île du Nord le 13 février. Dans un pays habituellement touché par les inondations, l'impact de Gabrielle a été à bien des égards sans précédent. L'événement a provoqué dix fois plus de déplacements que toutes les tempêtes des cinq années précédentes réunies. Il a causé plus de 8 milliards de dollars de dégâts, ce qui en a fait le cyclone tropical le plus coûteux de l'hémisphère sud.
La région de Hawke's Bay sur la côte est, où vivent 183 000 personnes, a été la plus touchée, avec environ 9 000 déplacements. Les vents violents et les fortes pluies ont provoqué des coupures d'électricité et entravé les communications, tandis que les inondations et les glissements de terrain ont endommagé et même détruit les routes, retardant les opérations de sauvetage et les interventions d'urgence, en particulier pour les communautés isolées. Cette situation a contribué aux discussions favorisant une plus grande autonomie locale en ce qui a trait aux mécanismes de réponse et aux investissements dans les infrastructures.
Dans les mois qui ont suivi Gabrielle, de nombreuses personnes déplacées se sont inscrites pour bénéficier de services offerts par le Ministère des affaires, de l'innovation et de l'emploi, qui soutenait les ménages déplacés à trouver un hébergement temporaire sécurisé et accessible pendant que leurs maisons étaient réparées. Le gouvernement a également soutenu les efforts de reconstruction en allouant des ressources pour aider les entreprises locales à relancer l'économie et en apportant un soutien financier individuel. Les organisations non gouvernementales et la société civile, y compris les communautés Māori, ont joué un rôle important en soutenant les initiatives locales travaillant sur le rétablissement.
Environ 70 pour cent des maisons endommagées dans le district de Wairoa étaient occupées par des whānau (familles) Māori, dont beaucoup étaient des locataires non assurés. Reconnaissant le fardeau porté par les communautés et les entreprises Māori, le gouvernement a alloué des fonds spécifiques aux personnes affectées de ces communautés.
L'ampleur des dégâts subis par les habitations a également conduit le gouvernement à élaborer un système de catégorisation des zones frappées, afin de garantir que les logements soient reconstruits en toute sécurité et mieux préparés à de futures aléas. Le conseil régional de Hawke's Bay a déterminé quelles propriétés pouvaient simplement être réparées par leurs propriétaires, les zones qui nécessitaient une réduction des risques au niveau individuel ou communautaire, et celles dans lesquelles le risque futur était suffisamment élevé pour qu'il ne soit plus possible d'y vivre en toute sécurité. Dans ce cas, le gouvernement a proposé une option de rachat volontaire aux propriétaires.
Auckland, la principale région métropolitaine du pays, a connu le mois de janvier le plus pluvieux depuis 1853, ce qui a provoqué des inondations dans et autour de la ville et a mené le conseil municipal à déclarer l'état d'urgence. Environ 2 500 personnes ont été déplacées au sein de la ville. Deux semaines plus tard, Gabrielle a apporté de nouvelles pluies torrentielles, provoquant 1 500 déplacements supplémentaires. Là encore, le gouvernement a fourni des logements temporaires et offert une aide financière aux personnes déplacées.
Des années de mesures innovantes d'atténuation des effets du climat et des inondations, notamment l'extension des surfaces perméables telles que les jardins pluviaux, les toits verts et les zones humides autour des cours d'eau de la ville, ont permis de mieux gérer la montée des eaux. Ces initiatives ont probablement contribué à réduire les pertes et les dommages, ainsi que les déplacements.
L'impact de Gabrielle a souligné le besoin de poursuivre la mise en œuvre du Plan national d'adaptation 2022, le premier d'une série qui sera révisée tous les six ans. Ce plan a pour but d'identifier les risques et les options d'adaptation, et d'intégrer la résilience climatique dans toutes les stratégies, politiques, planifications et décisions d'investissement du gouvernement. La tempête a également rappelé l'importance de renforcer les initiatives locales afin de développer la résilience face à des événements similaires à l'avenir.